vendredi 14 août 2015

Camp de vacances à Bargny: Les enfants s’épanouissent malgré les conditions difficiles

Il est 17 heures à l’école Bargny Filles, site qui abrite un camp de vacances organisé par l’association de soutien scolaire et d’éducation créative (ASEC). Les bruits qu’on perçoit à quelques mètres de l’école, annonce la présence d’enfants épanouis dans cet établissement situé en face du Château d’eau de Bargny.
Vêtus de tee-shirts de couleur  orange, les enfants trouvés dans ce cadre sont tous assis sur des nattes. Sous le regard attentif de quelques  monitrices, les enfants repartis en deux groupes  étaient à fond dans la création de poussin en laine et  de balais décorés.

Assis sur un banc dans la cour de l’école, l’initiateur de cette activité, Amadou Gueye Ndoye Cissokho, étudiant en licence professionnelle en Pratiques entrepreneuriales  lance  « J’en suis à ma 2ème édition et je peux dire que c’est une première à Bargny. J’ai voulu innover en mettant sur pied ces activités, mais Bargny est un milieu un peu difficile. En effet,  les parents d’élèves ne comprennent pas ce que nous souhaitons à leurs enfants en initiant ce patronage. Nous avons d’énormes difficultés car il est très difficile de s’occuper des enfants lorsque les moyens ne sont pas là. Nous essayons de faire avec les cotisations des élèves qui s’élèvent à 5000 francs. Actuellement nous avons reçu  40 cotisations », dit-il.
Ce groupe de  jeunes qui  essaye de relever le  niveau des enfants fait  appel aux autorités bargnoises, « qu’elles nous viennent en aide parce que nous en avons besoin. Nous sommes en train de participer au développement local et au rehaussement  du niveau des enfants. Nous lançons aussi un appel aux Bargnois et surtout aux parents d’élèves. Nous  leur faisons savoir que notre objectif est de faire épanouir les enfants tout en leur inculquant des valeurs » lance désespérément ce jeune homme qui ne compte que sur deux partenaires pour la réussite de son activité.
Pensionnaire du  camp de vacances, Marième Mbaye explique « je suis ici pour apprendre mais aussi me divertir. Nous apprenons le matin et le soir nous faisons des activités de création, de la danse et de l’envol. Des choses qui me plaisent vraiment. Je me sens bien ici car j’ai acquiert beaucoup de connaissances ».
Les autres enfants ne se rendent même pas compte que quelqu’un est là tellement ils sont intéressés par ce qu’ils font. « Nous offrons des goûters tous les après-midi, après les activités créatives », lance Madame Pouye, l’une des monitrices diplômées  venues prêter main forte à l’Asec.
Selon toujours cette monitrice qui est  par ailleurs enseignante au groupe scolaire Bargny Excellence, « Je suis là pour encadrer les enfants dans le patronage. Ces activités socio-éducatives peuvent servir aux enfants dans l’avenir. C’est mieux que de les laisser chez soi à ne rien faire pendant les vacances ou bien les laisser envahir les rues ou aller à la mer, ce qui pourrait être dangereux pour eux ».
« C’est très difficile de s’occuper des enfants mais nous sommes animés par la volonté de les aider. Et malgré le manque de moyens nous essayons de faire avec pour réussir les activités. Nous évoluons dans l’informel et ce n’est pas quelque chose que nous souhaitons. C’est pourquoi nous lançons un appel aux autorités pour la réussite de cette activités », rajoute-t-elle.   Abondant  dans  le  même  sens, Madame  Badiane qui  vient  du  Franco-Arabe  Serigne Moussa Seck insiste sur le manque de moyens dont ils  sont  confrontés .
Mariama Diouf, une des enseignants qui suivent les enfants le matin à fait savoir que ces derniers apprennent à lire, écrire et parler français. Tout ceci pour relever leur niveau.
Venue vérifier la manière dont les enfants sont traités, Ramatoulaye Baldé, parent d’élève est très satisfaite du travail. Elle confie « j’ai même appris certaines choses ici car je viens chaque jour vérifier ce qu’ils font. Ainsi je lance un appel à tous les parents d’élèves pour qu’ils viennent confier leurs enfants à ses initiateurs d’activités socio-éducatives pendant les vacances. D’ailleurs j’ai amené quatre enfants ici. Ce qui montre ma satisfaction par rapport aux activités ».
Le manque de moyen, le fait d’évoluer dans l’informel ainsi que le manque de partenaires constituent  les principaux problèmes de l’ASEC. Tout en étant conscients de cela, les initiateurs souhaitent aller jusqu’au  bout   pour  aider les enfants à s’améliorer.

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